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UN CHEMIM VERS L'ETRE-THERAPEUTE


Née Luciane Reschke, puis par usage Lou Borges (un commencement unique parent germanophone, née au Brésil, vivant en France depuis des années), parle sur sa voie professionnelle, fruit d'une transition de plusieurs années qui l'a menée de la gestion en RH, l'enseignement, la photo, le coaching, la formation jusqu'à l'art-thérapie et l'hypnose.

Très tôt dans ma vie, j’ai appris à trouver la position qui allait m’épargner. M’épargner des complications financières, des remarques personnelles, des coups durs de la vie, au prix quelquefois de silence et de discrétion. Alors, j’ai suivi ce chemin et de ce fait répondu à la demande implicite d’une société standard : réussir sa vie de famille et choisir un métier plutôt "sérieux" financièrement.

Notes moyennes à l’école, suffisamment pour aller, avec quelques rebondissements, l'autonomie financière est venue précocement à l'âge de 16 ans, travaillant la journée dans un cabinet de comptabilité dans le DRH et suivant les études la nuit en gestion d'entreprise spécialisation psychologie du travail jusqu'à entreprendre une franchise d’un laboratoire de photos argentiques chez Kodak. Mon entrée fut "facile" dans le monde du travail. Bref, un métier reconnu, une émulation intellectuelle qui m’allait bien, avec la possibilité d’exprimer ma créativité.

L'insatisfaction au fond de moi

Une recherche de plus, alors une lancez de formations intéressantes comme une Formation de Coaching à São Paulo et Sexothérapie à Curitiba. Puis la vie et mes décisions m'amènent vers une traversée de l’autre côté de l’Atlantique, débarquer en France, faire sa place, réapprendre tout, l’occasion de renaître. Puis aller vivre en Californie, puis revenir en France.

Oui mais voilà, ça n’allait pas si bien que cela au fond de moi. L’intégration à cette nouvelle vie, ne me donnait pas d’apaisement intérieur malgré cette grande aventure prometteuse. Les journées se faisaient longues. J’ai alors décidé de m’occuper de moi en commençant un travail d’auto-thérapie. J’avais 27 ans.

Renaître en modelant l'argile.

Et puis j’ai rencontré la terre, l’argile, le plaisir intense de plonger ses mains dans la matière, de modeler, de transformer, de s’oublier et de renaître avec les formes qui apparaissent par le simple travail du corps…

Cela a été une révélation ! Moi qui croyais que l’artistique et le manuel étaient abandonnés depuis mon enfance auprès d'une réserve naturelle au Brésil. À partir de ce moment-là, bien avant mes premiers pas dans une nouvelle culture, ma vie a changé. Je me suis transformée avec la matière et la thérapeute qui vivait en moi depuis mon enfance voulait trouver une place plus évidente cette fois-ci.

J’ai accepté de développer mes capacités créatrices et artistiques. J’ai laissé émerger la possibilité d’une réorientation professionnelle du côté de l’art et de la thérapie. Cela a pris du temps... se transformer prend du temps.

La révélation à la naissance de mon fils

Jusqu’au moment où il y a eu rupture : une inadéquation totale entre mes valeurs - l’humain, l’écoute, la recherche de sens… - et certaines valeurs du monde chaotique de la grande vitesse – mettre fin à une vie qui ne me convenait plus.

Cette rupture, c’est mon fils qui m’en a fait prendre conscience. Dès que j’ai eu cette petite âme dans mes bras, c’est comme si tout pouvait se mettre en place. Cela a été difficile, même si ceci paraissait être une évidence : difficile de quitter une représentation sociale, quitter telle reproduction pour on ne sait quoi, parce que au début ce ne sont que des rêves et illusions professionnelles.

Tout recommencer à mi-chemin de la vie. Apprendre à lire, à écrire et créer!

Et puis est venu le temps de la formation : cinq ans d’études (et se rendre compte que cela n'est jamais fini!). J’ai adoré dès le premier jour, même si je me disais que je ne savais pas ce que j’allais en faire. J’ai travaillé sur moi-même en suivant une thérapie personnelle, appris de nouvelles choses, créé avec mes mains, ma sensibilité, ma créativité… Je cherchais l'inattendu! J’ai aussi, la vie est ainsi, continuée à prendre soin de ma chère famille et de mon entourage, un engagement social existentiel pour moi.

Installée à Reims d'abord, puis accompagner la mutation professionnelle de mon mari à nouveau et découvrir un nouveau marché en région Parisienne et recommencer sans réseau, sans personne pour échanger, mais parlant déjà le français.

Je suis passée par la séparation, la désillusion, du vide, du découragement, de la colère contre moi d’avoir quitté mon ancien schéma... quelle traversée.

Puis un jour, petit à petit, en prenant ma vie en main, un désir d'exister et de créer ma propre vie, j'ai démarré plusieurs rencontres, j'ai participé à des salons de bien-être, de vie associative, de groupes de paroles autour de la grossesse, de l'homme, de la femme, autour du couple et de la sexualité, à l'hôpital à côté des diverses maladies, dans une maison spécialisée Alzheimer jusqu'à m'installer dans mon propre cabinet de psychothérapie.

Aujourd'hui, installée en libérale à Verrières le Buisson, j'accompagne les personnes qui ont des soucis de langage, des difficultés à créer des relations, dans un atelier d’expression créatrice et d’art-thérapie où je reçois en session individuelle des personnes de tout âge, de groupes de paroles, de groupe d'expression libre (théâtre, marionnettes, danse, peinture, contes, sculpture...). Quel privilège d'être à mon compte et décider mon propre rythme de Vie! Être thérapeute, c’est un métier de l’ordre de l’intime, délicat, subtil, où il se passe des choses incroyables. C’est un métier qui me nourrit et où je me sens à ma place.

Je donne à l’être humain, la relation et la matière une place centrale. C’est ce qui me semble être le plus important dans ce monde : tendre à unifier l’être et l’esprit, redonner de la densité à la vie, échanger au travers de la matière et du corps les maux qui ne se disent pas.

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